vendredi 9 novembre 2012

Questions a propos de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC)




Un « bruit » médiatique a fait état d’un avertissement du directeur de l’OMC mettant en garde Monsieur Montebourg, ministre du Redressement productif, contre un éventuel protectionnisme. Cette intervention nous semble à plusieurs titres scandaleuses.

1.                      Un haut fonctionnaire, par définition non élu, donc ne jouissant pas d’une indépendance de parole, ne saurait émettre des jugements sur l’action d’un ministre d’un pays sans respecter les procédures internationales dont il relève. Il n’est pas statutairement un potentat qui s’exprime sans référence aux modes de décision de l’organisme qu’il dirige. Son intention résulte-t-elle d‘une décision de l’OMC ? Sinon qu’il se taise ! La même question se pose pour des déclarations semblables des commissaires européens.

2.                      Pour beaucoup de Français, l’OMC est l’organisme qui symbolise :

-       les échanges commerciaux inégaux qui ne respectent plus la valeur du travail. Les produits ne représentent plus des échanges d’heures de travail pour les produire et pour les acheter ;
-       les règles minimales des échanges commerciaux ne sont pas respectées. Qu’a fait l’OMC face au non-respect par la Chine des engagements qu’elle a pris pour être admise à l’OMC ?
-       dernièrement, les médias français ont affirmé que les capteurs solaires photovoltaïques chinois auraient reçu un financement public pour favoriser leur exportation. Cette aide à l’exportation de l’état chinois, si elle est vérifiée, fera-t-elle l’objet d’une enquête officielle de l’OMC ? Les prochains mois nous montreront si, une fois de plus, l’OMC tolère la dissymétrie des relations entre la Chine et les pays européens.

3.                      Les informations suivant lesquelles les inégalités en Chine augmenteraient, « plus de pauvres encore plus pauvres », les accidents du travail, notamment dans les mines de charbon par milliers chaque année, amènent beaucoup de Français à considérer que la croissance en Chine qui profite essentiellement à une classe d’ultra-riches et un peu à une classe moyenne ne mérite aucun statut privilégié au niveau du commerce international. Faute d’assurer des échanges commerciaux équitables et respectant les quatre composantes du développement soutenable :

-       économie – finances
-       social – sociétal
-       environnement et bioculture
-       gouvernance

L’OMC perd sa raison d’être.

Face à la mondialisation des économies libérales, qui privilégient l’addiction à l’argent, nombre de Français aimeraient une réelle traçabilité de la gestion financière de l’OMC. La transparence qui peut résulter de la traçabilité du fonctionnement est la garantie que l’OMC ne couvre pas des conflits d’intérêt et des corruptions qui pourraient (le conditionnel pour respecter la présomption d’innocence) expliquer le statut très particulier du commerce international de certains pays.



Jacques Vigneron

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